mont blanc
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Le Mont Blanc "sur le toit de l'Europe"
- Par J'y cours Chierry
- Le 01/07/2014
- Dans 2014
- 5 commentaires
Mont Blanc « toit de l’Europe »
par Lio 2 CJC
50 ans, c’est l’âge de la maturité, de la sagesse
de la sérénité et.... aussi de la vieillesse
(pour certains jeunes)...
Pour moi, c’est l’âge des reccords :
trail des citadelles 75 km, mon plus long trail et
le mont blanc à 4810 m d’altitude
on voit le monde autrement sans se prendre pour ICARE.
J’en rêvais et je découvre que la limite du possible est encore repoussée. En effet avec Flo, nous avons pris l’option de faire cette belle ascension sans être sûre de pouvoir aller jusqu’au bout.
C’est un peu comme un trail, motivé mais jamais sûr d’y aller ou de finir tant il y a de paramètres qui entrent en concurrences ; La forme physique, le terrain, la météo, la difficulté, les imprévues, les blessures…il faut rester devant son téléviseur pour faire des pronostics sans prendre de risque !
Nous sommes donc partis une semaine en montagne Flo et moi
pour gravir le toit de l’Europe.
Bien sûr, nous sommes allés à Annecy faire le triathlon longue distance pour se mettre en forme, Flo en tant que supporter et moi en tant que participant actif où je finis certes, mais avec une déshydratation majeure.
Mes amis Enriqué et Thomas du TCO ont pris chers aussi, mais Eric a pris sa revanche du Tri de Troyes et finit largement devant moi.
Nous partons donc à Chamonix le soir même après la compétition, moi dans un état de fatigue extrême et Flo aux petits soins. RDV le lendemain matin pour attaquer l’école de glace avec les guides de Cham sur la mer de glace en forme de glaçon décongelé !
première difficulté, les échelles pour descendre 100 m d’apique vertigineux.
(la mer de glace a tellement fondu qu’il faut prendre des échelles pour y accéder alors qu’auparavant le train du Montenvers était au même niveau).
Le lendemain et le surlendemain, nous avons randonné sur le glacier du midi pour apprendre et s’acclimater à la haute altitude autour de l’aiguille du midi (3880 m).
Pour accéder au sommet du MB, plusieurs itinéraires possibles ; j’avais choisi le passage par les cosmiques pour 2 raisons : la première était pour ménager l’effort car arrivée à l’aiguille du midi, il reste un petite heure de marche pour atteindre le refuge et donc repartir le lendemain sur le sommet.
Il est plus facile sur le plan physique, la deuxième, c’est la beauté réputée du circuit par le passage successif du
Mont Maudit, suivi de Mont du Tacul ....
pour finir sur le Mont Blanc…le guide en a décidé autrement pour des raisons de sécurité, en effet en cette période l’accès par cette voie est très délicate sur le plan technique, donc il nous propose de faire la montée par la voie traditionnelle, c.a.d. par les Houches
Prêt pour la grande aventure, nous nous laissons
guider par un guide commando !.
Flo commençait à avoir le mal de montagne (nausées..)…départ le jeudi 12 juin à 6h30 en voiture pour un point .de RDV pour prendre un 4x4 pour nous monter le plus loin possible car le train de st Gervais n’est pas encore en service à cette époque, ce qui nous a fait rajouter 1h30 de marche en plus des 6 h prévus normalement pour aller jusqu’au refuge du Goûter à 3860m!
Nous commençons notre ascension à 7h30 et arriverons à 16h pour notre étape en passant par le couloir de la mort à 14h15 (heure la plus dangereuse à cause des risques de chute de pierres).
Flo n’a pas bu ni mangé pendant les 7 heures d’ascension…la fatigue est trop présente et le doute d’atteindre ensemble notre objectif est réel.
J’avais eu déjà un doute en bas quand j’ai attaqué les 700 m de D+ en escaladant glace et rochers vertigineux. En discutant avec les guides chevronnés les avis diverges avec celui de notre guide…
Pour les uns, le plus dur est fait, il faut y aller tranquillement mais sûrement (compter 4 h de montée par atteindre le sommet), mais pour notre guide, un découragement de sa part augmente notre doute de finir ce rêve en haut.
Nous mangeons, moi pour deux, Flo presque rien. Nous nous couchons à 20h30 et dormons de suite.
A 1h30 réveillés par les alpinistes déchaînés pour affronter la glace et la nuit, je me lève, descends prendre la T° et un petit dèj. dans une effervescence de grand trail.
Je remonte chercher Flo qui me parait pas très en forme et me donne le feu vert pour le sommet car ne pourra pas parvenir en haut par manque d’apport énergétique depuis 3 jours (mal des montagnes quand ça vous gagne…) . Nous partons avec mon guide à 3 h du matin, il fait froid et nuit avec un très beau clair de lune.
Pas un bruit juste celui de nos crampons crispant dans la glace
nous sommes les derniers à partir et rattrapons au fur
et à mesure de notre progression toutes les cordées pour finir à
5h26 au sommet sans que je me sois rendu compte
de ce que nous venions de faire (j’étais dans un état second et suivais mon guide en restant concentré sur mes pas).
Quand il me dit que nous sommes en haut, au sommet je n’y croyais pas,
il me semblait tout petit mais quand j’ai regardé l’horizon, là....
j’ai pris conscience de ma situation.
On domine tous les sommets de la chaîne des Alpes
un spectacle incroyable et surréaliste et ...
si beau.
J’ai même vu le massif central et le lac Leman. Nous ne nous attardons pas et faisons rapidement demi tour pour une descente presque en courant.
De retour à 7h au refuge, nous croisons Flo qui vient à notre rencontre, je suis heureux et fier de lui annoncer notre ascension que j’ai réalisé pour nous deux…
Elle va un peu mieux mais ce n’est pas la grand forme. Un petit casse croûte et nous redescendons dans la vallée sous le soleil et un magnifique décor.
C’est ainsi que se termine cette très belle aventure montagnarde.
Vivement l’été prochain pour s’attaquer au GR 20…
Clic sur la photo Retrouver l'album photo de Flo&Lio
ps : ne pas attendre 50 ans ou plus... GRIMPER !!