La fable du grand Tour du Mont de Berru

La fable du grand Tour du Mont de Berru

8h30, rendez-vous au PDS avec Mich-Mich (qui a laissé Ilda au fond du lit) et avec Vince Slow Running, qui poursuit son challenge personnel des 8 trails champardennais sur l’année (comme quoi il n’y a pas que le D+ et la vitesse moyenne !).

L’équipée sauvage est de bonne humeur et s’en va pour Berru, petite commune située à proximité de Reims pour le Trail du Mont de Berru (le TMB), que l’on aime pour son côté convivial et familial.

Sur place, le soleil est déjà haut, on va avoir chaud. Les premiers coureurs sont déjà là. On y rencontre Eric L., Sly, le vieux renard expérimenté, sa femme Nat et Dune, la mascotte. Le copain Dave (David Lepercq) est déjà arrivé. Il sera mon binôme pour ce pékin express de 28 Km. Cela sera une nouvelle expérience pour moi. Stéphane F est inscrit sur la même distance avec un partenaire. Les autres copains CJC sont sur le 18 km.

On rencontre Dom et Lolo, le clown alias le barde du trail. Les coureurs se parlent, les animateurs s’animent et c’est déjà le départ qui est donné. Les trois courses partent en même temps. Cela fait du monde.

Le début de parcours fait cette année un petit détour au sein du village de Berru, avant de se diriger rapidement vers une partie boisée. Gigi, notre copine du jour, déclare sa flamme aux CJC. Pour certaines, c’est l’attrait de l’uniforme, pour d’autres sans doute notre beau maillot orange. Je ne vois pas quoi d’autre 

On part avec Dave à une allure modeste, que l’on compte maintenir tout au long du parcours. Les premiers kilomètres sont plaisants avec des singles très sympathiques et des odeurs de sous-bois alliées avec une fraîcheur bienvenue. Le 10 km bifurque assez rapidement. Le 18 et le 28 km poursuivent vers la même direction, les effectifs sont plus clairsemés.

Ensuite vient la première côte en béton sous une chaleur étouffante. Il fera chaud aujourd’hui. Lors de la descente, on aperçoit Mich-Mich.

Vers le 14ème kilomètre, on ralentit un peu le pas pour attendre les copains. Mich-Mich et Stéphane F, qui s’accroche, font la jonction. Les CJC sont rassemblés et cela fait plaisir de se retrouver. Nous sommes à un une moyenne de 9,5 km/h environ. Nouvelle côte en béton que nous gravissons ensemble

Avec Dave, on relance en haut pour se diriger vers un nouveau passage boisé. On passe devant la tombe d’un aviateur tombé lors de la grande guerre. Une petite pensée en passant devant. Plus loin, il y aura séparation avec le 18 km. Dave est en forme, il a pris le lead. Je le suis à bonne distance. Le single est assez sympa en légère descente, mais très vite le chemin nous ramène vers une partie vignoble et de nouvelles côtes en béton. La chaleur est étouffante, j’en perds même une gourde.

Au deuxième ravito, bienvenu pour se désaltérer, j’en profite pour demander à un binôme qui nous suit, s’ils n’ont pas vu la gourde. Ils l’ont vue, mais ne l’ont pas ramassée. Motif invoqué, ils n’allaient pas s’alourdir inutilement d’un petit bidon vide (de quelques grammes !!!). Je me suis alors demandé si parfois la connerie n’était pas plus lourde que le plastic. Bref, je positive avec le souvenir de ma copine Singapourienne au trail des tranchées qui avait ramassé, déjà une gourde perdue. Différent pays, philosophie différente.

On repart avec 2 binômes. Sur plusieurs kilomètres, il y a un chassé croisé. La chaleur m’éprouve. Dave est toujours en leader et costaud. Il doit m’attendre. Je m’en veux un peu d’être dans le dur et de voir s’échapper les deux autres binômes. Depuis quelques trails, Dave fait montre d’une progression assez incroyable. Total respect. Il est devant.

Aujourd’hui, je suis un peu à côté de mes baskets. Je n’arrive pas à reprendre mon deuxième souffle. C’est la première fois, que cela arrive. Mauvaise alimentation ? Préparation insuffisante ? Semaine éprouvante ? Peu importe. Comment gérer ? Je m’accroche.

On retrouve les sous-bois, j’arrive à relancer. Dave est toujours en forme. Il cavale l’animal. On revient sur le binôme infernal. J’accroche, puis je décroche de nouveau. Dave doit ralentir. Eux-aussi ont l’air éprouvé. Ils prennent de nouveau de la distance et souhaitent nous maintenir à distance. Ils se retournent régulièrement pour savoir où nous en sommes. Dans le dur, les copains.

Le parcours passe de nouveau dans un petit village à proximité de Reims. C’est alors qu’à l’issue de celui-ci, nous revenons sur nos compagnons de course. Le couple s’accroche aussi, ils prennent sans doute plaisir dans l’effort. Comme nous.

Dans une nouvelle partie boisée, faite de sinuosités et de casse-pattes, je décide de placer une accélération, David suit sans problème. Nous laissons sur place nos compagnons. Ils ne reviendront pas. S’ensuit encore une dernière montée, un passage par la carrière de sable, pour finir sur une longue descente.

Dave a dans le visuel, un autre binôme, ils ont environ 500 mètres d’avance. L’arrivée est proche, cela va être difficile. C’est un petit challenge de fin de course. Il lance la chasse. Je suis. Le rythme s’accélère. A moins de 100 mètres de l’arrivée, nous sommes sur leurs talons. Ils sont cuits, comme nous. Je fais signe à Dave de prendre par la droite, je prends par la gauche. Nous finissons sur une accélération et franchissons main dans la main la ligne d’arrivée. Petit plaisir de fin de course.

Ce trail aura été une belle leçon d’humilité, de prendre sur soi lorsque le copain doit attendre. Le soleil m’a tué. C’était aussi une leçon d’amitié. David m’a attendu régulièrement, m’encourageant sans jamais montrer un signe d’agacement. Merci l’ami. Les copains CJC étaient là à l’arrivée pour nous soutenir, comme mon neveu et ma nièce, venus encourager leur tonton. Que du plaisir !

Sur ce trail, il y avait une tortue qui est arrivée en même temps que le lièvre, comme quoi, La Fontaine avait, peut-être, un peu tort. Comme quoi, le trail, ce n’est pas une fable, mais une leçon de vie ! Non ?

Laurent

Ps : oups, j’oubliais, j’ai retrouvé ma gourde. Le binôme de Stéphane F. l’a ramassé. Il avait remarqué que j’avais cet équipement. Merci à toi l’ami et ravi d’avoir rencontré un amoureux des livres. Comme quoi, les lourdeurs, sont parfois dans la tête, mais pas pour tous.

cjc chierry j'y cours trail photos

Commentaires

  • David
    • 1. David Le 05/07/2015
    Encore une belle balade avec toi. On remet ça quand tu veux mon Lolo !!!

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