Marathon Reims 2018
- Par J'y cours Chierry
- Le 25/10/2018
- Dans 2018
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Marathon Reims 2018
"Dimanche 21 Octobre, 06H30, et toujours cette même question quand la fraîcheur du matin vous saisit au moment où vous fermez la porte de chez vous à clefs, pourquoi s'infliger cette épreuve ...... et évidemment toujours pas de réponse !!!!!! Je rejoins Jérôme chez lui, j'entends le moteur d'une voiture qui tourne, c'est lui, il a pris soin de faire chauffer la voiture un peu avant, ça va faire du bien, à la fois au corps et au moral, mais pour le moral Jérôme est là, le stress, il ne connaît pas.
Les Rues de Château-Thierry sont bien vides en ce Dimanche, mais il ne pleut pas et c'est le principal. Sur l'Autoroute, pour réveiller un peu les organismes, ACDC résonne dans la voiture, "Ca c'est du Rock !!!!!" comme disait Marty Mac Fly dans Retour Vers le Futur.
On arrive tranquillement à Reims, on est dans les temps, largement, mais il faut ça pour se préparer mentalement, les athlètes sont nombreux également à arriver tôt, et la Ville de Reims prend des allures de "Village Olympique".
Sacs déposés à la consigne, on croise les regards des autres coureurs, qui inévitablement portent un oeil sur votre Dossard, les couleurs diffèrent en fonction de la Distance choisie, on n'est pas nombreux à participer au Marathon visiblement, et je sens de la compassion dans ces regards que l'on croise, après tout, c'est la Distance mythique, à nous de lui faire honneur !!!!!
On se rend en direction de notre sas, celui des 04H30, départ prévu vers 08H45, le monde afflue, c'est notre deuxième participation à Jérôme et moi, on a le sentiment que cette année est passée très vite et d'avoir vécue cette même scène la veille. On progresse lentement vers la ligne de départ, fier de porter les couleurs orange de CJC.
Et c'est parti, on avale les premiers kilomètres dans le Centre de Reims, pas facile de tenir l'allure qu'on s'était promis avec le mouvement des autres coureurs qui vous emportent. On a choisit volontairement de ne pas coller le porte drapeau des 04H30, de partir à notre rythme, de suivre nos sensations et de s'adapter au fur et à mesure.
Jérôme est bien, il est devant, je sens qu'il a des fourmis dans les jambes, son allure est plus élevée que prévu, il se retourne, croise mon regard à plusieurs reprises, et comprend qu'il ne respecte pas "nos consignes", il me dit que j'ai raison d'être prudent au départ, et nous voilà reparti plus sagement.
On croise alors au détour d'une rue, appareil photo à la main, un Jean-Marc hurlant les couleurs de CJC et qui d'une tape dans la main nous redonne du baume au coeur, merci de ce soutien et de cette présence, rien que pour ça on se doit de bien figurer.
D'ailleurs la "popularité" de ces couleurs font que l'on croise tout au long du parcours des coureurs qui connaissent Chierry ou ses représentants, et ça nous permet d'en apprendre et de constituer des "dossiers" sur certains, n'est-ce pas Jean-Marc ;-)
On s'apprête à quitter Reims, les participants du Semi nous quittent aussi, et nous voilà livrés à nous même, entre Marathoniens, et bizarrement, un silence se fait ressentir, on aperçoit les vignobles et les grandes Maisons de Champagne, le terrain est un peu plus vallonné, la vue est dégagée, et au loin, au milieu des coureurs nous précédant, on aperçoit le porte drapeau, NOTRE porte drapeau, finalement il n'est pas si loin, notre "stratégie" va payer, on se le rappelle avec Jérôme, et ça nous booste, nous rassure surtout, dans un effort comme le Marathon, le moindre signe positif et toujours bon à prendre.
Cette partie vallonnée est piègeuse, pas d'abris, longue, des vignes à perte de vue, je sais que Jérôme n'aime pas trop ces petits "coups de cul", alors je me mets devant, je le motive, ça sera les seuls fois d'ailleurs, mais on les passe à notre rythme, toujours avec notre porte drapeau en ligne de mire, on n'essaye pas de la rattraper, ça va se faire tout seul.
On enchaîne les ravitaillements, toujours aussi bien organisés et bien fournis, la foule nous encourage, on se sent pousser des ailes, ça m'aide, je sais que pour moi le plus dur est à venir, le passage des vignes au 24ème kilomètre, on vire à droite, le terrain est un mélange de cailloux et de poussière, on lève la tête et on aperçoit le dénivelé qui s'offre à nous. Jérôme prend les choses en main, je sens qu'il a les jambes, il se redresse, avale la montée à un bon rythme, je reste derrière à une cinquantaine de mètres, j'ose pas puiser dans mes réserves, je me dis qu'il reste encore toute la monotonie du Canal à gérer.
Le soleil cogne bien dans ces montées des vignes, elles sont courtes mais se répètent, je finis néanmoins à les combattre, promis, pour le prochain, je travaille les montées au cours de mes sorties avec CJC !!!!!
On sort de cette partie que je redoutais, virage à gauche, on redescend vers Reims qu'on aperçoit au loin, en même temps que le fanion des 04H30, toujours à la même distance, notre rythme n'est pas si mauvais que ça finalement.
L'avantage de notre deuxième participation, c'est de savoir qu'au trentième kilomètre, c'est la Canal qui s'offre à nous. Le ravitaillement et c'est parti, le Canal sur notre droite, et la ligne d'arrivée face à nous, loin devant mais on sait qu'elle est là.
Jérôme mène le train, et je vois que son allure s'accèlère, son objectif, reprendre le porte drapeau et nous caler dans son rythme, je le suis, après tout, notre objectif des 04H30 est là, et si on finit avec lui le contrat sera remplit.
Jérôme me ramène avec lui, et nous voilà en sa compagnie, une discussion s'engage, ça passe le temps, la monotonie du Canal peut être démoralisante, et mon expérience de l'année passée revient, à ce même endroit où j'avais craqué. Je ne veux pas refaire la même erreur cette fois.
Malgré tout on sent qu'on a les jambes, on n'est pas parti trop vite et ça paye pour cette fin de parcours, je vois bien que Jérôme a toujours les mêmes fourmis dans les jambes, je lui dis d'y aller seul s'il le sent, je préfère attendre d'être plus près de l'arrivée pour tenter d'augmenter la cadence. Il accélère légèrement, assez pour prendre cent mètres d'avance, mais je le garde en ligne de mire, il me ramènera j'en suis sûr.
Je tente moi aussi d'accentuer mon allure, mais je me retrouve entre lui et le porte drapeau, trop loin de l'arrivée encore pour mettre le coup de collier qui me remettrait dans ses jambes, et finir seul j'ai déjà vécu, la seule solution, me laisser décrocher pour être repris par le fanion, tant pis, ça n'est que partie remise.
Enfin la fin du Canal arrive, je reconnais le parcours, une petite boucle et de nouveau Reims nous ouvre ses portes, je me dis que c'est le moment pour tout donner, au pire je finirais en rampant, Jérôme sera mon lièvre, toujours à cent mètres devant moi.
Je lâche le porte drapeau qui lui respecte le temps prévu, et me retrouve avec un partenaire d'un jour, qui lui aussi accélère comme moi, on se motive mutuellement, il sent des crampes monter, mais je lui dis qu'on ne peut plus lâcher maintenant, alors on relance, on revient sur mon lièvre, dernière ligne droite, on entend le speaker, les personnes présentes sur les côtés nous encouragent, nous félicitent, on passe la ligne, contrat rempli, 04H26MN01, on a réussit, on oublie les douleurs, les moments de solitudes du parcours, notre famille est là pour nous accueillir, la médaille autour du cou !!!!!!!
Mon chrono 4h26:01 & celui de Jérome 4h25:39
Bravos & Felicitations à tous les CJC sur les differentes distances
A l'année prochaine très certainement, CHAMPAGNE !!!!!!"
cjc chierry j'y cours photos REIMS marathon running
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